16 janvier 2024. Le conseil d’Administration et l’assemblée générale d’Airparif composés de 149 membres représentant des différentes parties prenantes en matière de pollution de l’air (Etat, collectivités, acteurs économiques, associations et chercheurs) ont voté le budget 2024 de l’association.

Ce budget en tension du fait de la diminution de la subvention de la Région Ile-de-France (-23% en fonctionnement et -20% en investissement) s’ajoutant à la baisse structurelle des dons liés à la Taxe sur les activités polluantes a du prendre en compte l’augmentation des missions auxquelles doit répondre Airparif : double contentieux avec la Commission européenne et le conseil d’Etat sur le non respect des normes, la révision en cours de la Directive européenne sur l’air qui se traduira notamment par un élargissement de la surveillance, le développement en cours et à venir de plusieurs plans et programmes pour les différents territoires (COP régionale, zones à faibles émissions, plans de protection de l’atmosphère, « Nouvel air en Ile-de-France », des mobilités, santé-environnement, Air-Energie-climat, , …) , ainsi que les liens entre pollution de l’air et du climat et des besoins spécifiques des différentes parties prenantes. Par ailleurs 2024 sera une année particulière avec la tenue des Jeux Olympiques et paralympiques (JOP) au cours desquels la pollution atmosphérique constituera sans aucun doute une problématique d'importance.
Dans ce contexte, différents arbitrages ont été proposés aux membres pour faire face à cette situation tout en maintenant un budget à l’équilibre, avec entre autres, la suppression de 2 postes, le gel de certaines études comme celle des enjeux de perception de la qualité de l’air par les franciliens, ainsi que des choix d’investissement entre sécurité et efficacité énergétique, et la non acquisition de certains matériels de mesure pour des mesures dans les enceintes ferroviaires souterraines.  .

Les membres de l’association ont réaffirmé leur souhait de maintenir Airparif à son haut niveau d’expertise et ont témoigné de la qualité de ses travaux et de leur rôle clef dans l’élaboration et l'évaluation indépendante des politiques publiques, d’information des franciliennes et des franciliens. A noter à cet égard, que 3 nouvelles collectivités ont rejoint les membres d’Airparif lors de cette AG :

  • La communauté urbaine de Grand Paris Seine et Oise
  • Le syndicat SMITOM-Lombric
  • et la ville de Gennevilliers

 

C’est dans cette ligne que la Métropole du Grand Paris, via son vice-président délégué à la transition écologique, à la qualité de l’air et au développement des réseaux énergétiques, Daniel  Guiraud, a partagé les préoccupations du personnel d’Airparif pour maintenir « ce bel outil » en mettant en avant « la grande pertinence et l’utilité d’Airparif sur le double enjeu de la santé et de la lutte contre les gaz à effet de serre ».  Il s’est engagé au nom de la Métropole, en lien avec les autres membres d’Airparif, à trouver une réponse budgétaire pour les recettes de fonctionnement de l’association ne diminuent pas. Dan Lert, adjoint à la Maire de Paris, en charge de la transition écologique, du plan climat, de l’eau et de l’énergie, tout comme Pierric Amella, conseiller municipal délégué aux Mobilités douces, à la Qualité de l’air et au Budget carbone à Pantin ainsi que Michel Riottot, président d’honneur de France Nature Environnement, qui ont également témoigné de leur soutien et de leur souhait de travailler à une solution au bénéfice des franciliens. Jean-Marc PICARD, directeur adjoint de la DRIEAT a rappelé que le financement de la surveillance de la qualité de l'air est assurée conjointement par l'Etat, qui a accru son soutien lors de la crise COVID,  les collectivités et les acteurs économiques. Dans le contexte de l'Ile-de-France, les collectivités ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la pollution de l'air et donc aussi au sein d'Airparif.

S’agissant des JOP, au-delà des risques associés à cet évènement, ils constituent une opportunité pour renforcer durablement, et dans l'intérêt de tous les membres, la prévision de la qualité de l’air et sa communication auprès du public, mais également d’en faire l’évaluation par la réalisation d’études et de travaux ad hoc. Ceux-ci n’étant pas financés à ce jour, le conseil d’administration a validé l’utilisation du financement exceptionnel non pérenne, apporté par l’astreinte de l’Etat (versée dans le cadre de sa condamnation par le Conseil d’Etat pour non-respect de la réglementation sur l’air) pour pouvoir les mener.  Et ceci dans le respect de l’esprit gouvernant cette astreinte, où ce financement ne doit pas être utilisé pour compenser un déficit de financement de la mission réglementaire mais bien pour financer des actions visant à sortir au plus vite du contentieux.

Le président d’Airparif, le Dr. Philippe Quénel, s’est félicité des témoignages de soutien de l’ensemble des membres du CA et de l’engagement de la métropole, en confirmant qu'Airparif est bien plus qu’un « simple thermomètre ». C’est un savoir-faire et une expertise uniques au service de l’action et des politiques publiques, mais aussi d’une information indépendante des citoyens, qu’il faut préserver et soutenir à la hauteur des enjeux liés à la pollution atmosphérique et des changements climatiques auxquels tous les membres sont confrontés.