1 juillet 2022. Suite aux nombreuses communications alertant sur la pollution de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines de la RATP en Île-de-France, Airparif publie un rapport d’évaluation du fonctionnement du dispositif de surveillance et d’information sur la qualité de l’air, opéré par la RATP dans ses gares souterraines, accompagné par des préconisations d’amélioration. Suite à cette étude, réalisée avec le soutien financier d’Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des mobilités et Airparif annoncent la mise en place d’un partenariat pour renforcer la surveillance et l’information concernant la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines en Île-de-France.
 

Un des dispositifs de mesure les plus avancés dans le monde

Il ressort du diagnostic international effectué par Airparif, avec l’appui de l’Imperial College de Londres, que par comparaison avec les autres gestionnaires de métros souterrains, Paris dispose d’un des systèmes de mesure de référence les plus avancés au monde. Ce dispositif est géré par la RATP et est composé de cinq stations opérationnelles dont certaines depuis 1997 mesurant les particules PM10, les particules fines PM2.5, les oxydes d’azote (NOX) et le dioxyde de carbone (CO2) et disponibles en temps réel sur son site internet. Mais si seuls les réseaux de Paris et de Séoul disposent via internet d'informations en temps réel sur la qualité de l'air dans leurs métros, le réseau parisien présente des concentrations horaires ou journalières qui ne rendent pas totalement compte de la forte variabilité spatiale des concentrations observées sur le réseau, et l’information n’est pas facilement accessible. 
 

Des améliorations souhaitables du dispositif de surveillance et d’information

Dans la continuité de ce diagnostic, Airparif propose plusieurs axes d’amélioration du dispositif de surveillance et d’information de la RATP
- mener des campagnes de mesures pour classer chaque station en fonction de sa typologie et de ses niveaux de pollution, et indiquer aux usagers de quelle station instrumentée en permanence elle se rapproche en matière de qualité de l’air ; 
- maintenir la surveillance permanente actuelle et faire évoluer en fonction le choix des stations surveillées suite à la hiérarchisation des niveaux de particules dans toutes les gares pour représenter au mieux les différentes classes de stations ; 
- améliorer la mesure de la qualité de l’air avant et après la mise en place de dispositifs dont l’influence sur la qualité de l’air est connue pour éclairer les choix de solutions d’amélioration et prioriser les travaux ;  
- vérifier dans les enceintes ferroviaires souterraines les niveaux des polluants actuellement non réglementés dans l’air ambiant, mais dont l’impact sanitaire est avéré : par exemple, des campagnes complémentaires de celles déjà effectuées de mesure des particules ultrafines.

Concernant l’amélioration du dispositif d’information, Airparif propose notamment :
- d’améliorer la lisibilité et la transparence de l’information sur la surveillance de la qualité de l’air en fournissant des informations sur la variabilité spatiale des niveaux de particules dans les enceintes ferroviaires souterraines de la RATP
- mettre à disposition une synthèse des résultats des mesures de composition chimique des particules au-delà des informations déjà mises à disposition ;
- rendre les données en open data plus accessibles et plus détaillées ;  
- analyser les niveaux relevés dans les enceintes ferroviaires pour savoir si elles dépassent ou non les recommandations de l’ANSES concernant les concentrations de particules à ne pas dépasser dans l’air des enceintes ferroviaires souterraines.
 

Lancement d’un nouveau partenariat Airparif – Île-de-France Mobilités

Par ailleurs, Airparif et Île-de-France Mobilités ont décidé de nouer un partenariat afin notamment de mettre en place les recommandations d’Airparif  à savoir : 
- travailler sur les données existantes  et futures pour établir une cartographie unifiée à l’échelle des réseaux RATP/SNCF, selon le type de gares ou stations. ; 
- mesurer la concentration des particules en sortie de systèmes de ventilation ;
- accompagner Île-de-France Mobilités au fil de l’eau dans le suivi de son plan d’action.

Le rapport "Diagnostic du dispositif de surveillance et d’information" est disponible sur le site Internet d’Airparif.

En complément de ce diagnostic, des études ont également été effectuées par Airparif pour caractériser les niveaux de particules (PM10  et PM2.5), et de particules ultrafines, sur les quais d’une gare de RER et d’une station de métro très fréquentées, dont les résultats sont disponibles dans un rapport distinct disponible sur le site Internet d’Airparif. Ce rapport confirme, pour ces stations, que les concentrations de particules (PM10 et PM2.5) en masse sont deux à trois fois supérieures en moyenne dans les enceintes ferroviaires souterraines qu’en air extérieur. Les niveaux de particules ultrafines mesurées sont, eux, légèrement supérieurs à ceux observés en air extérieur.