6 janvier 2022. Dans le contexte sanitaire particulier que nous vivons depuis maintenant près de deux ans, la qualité de l’air respiré dans les espaces clos est devenue un sujet crucial. 

Afin de réduire les teneurs en polluants ou virus dans les espaces clos, plusieurs étapes peuvent être mises en place :

1. Réduire les sources de pollution

Il est conseillé de se concentrer sur la réduction des émissions de polluants à leurs sources directement : réduction du trafic de véhicules à combustion, réduction du chauffage au bois, systèmes de traitement sur les cheminées industrielles, réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, …

2. Aérer et ventiler

La ventilation joue un rôle crucial dans la qualité de l'air intérieur et la lutte contre la propagation des virus. C’est pour s’assurer de ce bon renouvellement et d’une aération suffisante que les capteurs de CO₂ ont un rôle à jouer.

Zoom sur le projet "Aérons !"
Afin de contribuer à la lutte contre la propagation du Covid-19, un projet pilote de la Ville de Paris, appuyé par Airparif et en lien avec un sociologue, a évalué l’impact de capteurs de CO₂ à la fois en termes de qualité de l’air et de pratiques d’aération des salles dans les établissements accueillant des enfants.
Parmi les principaux enseignements de cette expérimentation, il s’est avéré que le capteur de CO₂ constitue une véritable aide à l’aération, devenue plus fréquente, plus efficace tout en améliorant le confort thermique, créant ainsi une voie d’entraînement pour des changements de comportement pérennes. 
Les résultats de l’expérimentation permettent de faire des recommandations : une aération à intervalle régulier de 30 minutes, chaque aération devant durer au minimum dix minutes. 
Point de vigilance - Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, cette recommandation doit s’accompagner du maintien des gestes barrières (port du masque, distanciation physique, lavage des mains et des surfaces). Ils restent indispensables même avec de bonnes pratiques d’aération. L’aération régulière des espaces clos fait baisser le risque de transmission du virus, mais ne l’annule pas. 

En décembre 2021 est sorti un rapport sur les interactions entre Covid-19 et qualité de l'air. Produit par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, en lien avec des scientifiques, ce rapport propose des recommandations pour une gestion plus rigoureuse de l’aération dans les espaces clos, en s’appuyant notamment sur l’utilisation de capteurs de CO₂.

3. Traiter l’air intérieur

En dernier recours, le traitement de l’air intérieur peut être nécessaire grâce à différents types de technologies à condition de s’assurer de leur réelle efficacité.
Renforcé par la pandémie de Covid-19, le marché des technologies de traitement de l’air intérieur se développe. La question de l’évaluation de leur coût/efficacité devient alors primordiale et notamment le test en conditions réelles d’utilisation. 

Airparif via AIRLAB, laboratoire d’innovation ouverte d’Airparif et de ses partenaires, travaille sur ce sujet via deux appels à projets impulsés par la Région Île-de-France. 

  • Innovons pour l’air des bâtiments publics

Ce projet a pour objectif d’améliorer la qualité de l'air dans les bâtiments publics en évaluant l’efficacité de différents systèmes de dépollution. Les solutions de dépollution sont testées en conditions réelles dans des crèches, des écoles, des halls de mairie, des parkings fermés ou encore des gymnases. Airparif accompagne les porteurs de solutions de dépollution dans leur protocole d’expérimentation et l’analyse des résultats.

  • La qualité de l'air en enceinte ferroviaire souterraine

L’espace clos et confiné que représentent les gares, métros, trains, tunnels fait partie des lieux où les niveaux de particules fines sont particulièrement élevés. Ces lieux sont donc des terrains d’expérimentation privilégiés pour éprouver des techniques de dépollution.
En partenariat avec Île-de-France Mobilités et Airparif, la SNCF et la RATP testent des solutions techniques pour le traitement de l’air en gare, la réduction des émissions de polluants des trains, la réduction de l’émission et de la dispersion des particules émises dans les tunnels ferroviaires et la collecte des particules stockées dans les tunnels.

Ces expérimentations in situ auxquelles participe Airparif sont actuellement en cours ; de nouvelles données seront ainsi disponibles durant l’année 2022.

AIRLAB s’attache aussi promouvoir le partage des connaissances, comme l’illustre le webinaire organisé le 18 novembre 2021 sur les avantages et les limites des systèmes de dépollution. Le webinaire, en s’appuyant sur des retours d’experts, rappelle que, bien que ces techniques soient relativement matures, elles présentent malgré tout des contraintes :
-  Faire face à un milieu multi pollué ;
-  Assurer une efficacité continue et à long terme avec une maintenance appropriée ;
-  Minimiser leur consommation d’énergie et de matières (déchets) ;
-  Ne pas être elles-mêmes de nouvelles sources de pollution de l’air ou sonores ;
-  Assurer l’innocuité de l’environnement dans lequel elles sont placées ;
-  Avoir été testées et validées en conditions réelles d’utilisation.