16 septembre 2022. Airparif lance une nouvelle campagne de mesures inédite de particules ultrafines (PUF) en Île-de-France à proximité de la plateforme aéroportuaire francilienne Paris-Charles de Gaulle. Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’une vaste étude d’intérêt général sur  les particules ultrafines en Île-de-France, proposée par Airparif pour une durée de 4 ans.

Cette étude exploratoire, lancée en décembre 2020, doit permettre le renforcement de la surveillance opérationnelle des particules ultrafines (particules de diamètre inférieur à 100 nanomètres, PUF), en appui aux évaluations d’impact sanitaire et aux politiques publiques. Elle allie à la fois surveillance des PUF par taille et analyse de la composition chimique des particules, participant ainsi à l’amélioration des connaissances sur ce polluant émergent qui fait l’objet d’inquiétudes sanitaires croissantes. Elle vise à évaluer la variabilité spatiale et temporelle des PUF dans différents environnements, tant en situation de fond (éloignée des sources de pollution) qu’à proximité du trafic routier, et autour des plateformes aéroportuaires franciliennes durant différentes périodes de l’année (hiver et été). Cette étude doit également permettre une analyse précise des sources de particules ultrafines en Île-de-France (chauffage au bois, trafic routier, trafic aérien), en évaluant leur influence sur la taille des particules mesurées, en vue d’identifier l’"empreinte" propre à chaque activité émettrice de particules ultrafines.

Après une première campagne de trois mois, qui avait pour objectif la mesure des PUF dans l’air ambiant francilien durant la période hivernale en situation de fond (dont les résultats dans notre actualité sur le sujet), et une seconde campagne estivale centrée sur le trafic routier en période estivale (dont les résultats seront publiés dans les prochaines semaines), Airparif lance en septembre 2022 une troisième campagne de mesures destinée à documenter pendant trois mois les concentrations en nombre de PUF en milieu péri-aéroportuaire.

Dans ce cadre, trois sites de mesure implantés à différentes distances de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle seront équipés d’un analyseur de comptage et de tri de particules de type SMPS (Scanning Mobility Particle Sizer), appareil permettant de mesurer les particules dans l’air ambiant sur 121 classes granulométriques (sur la gamme 5 – 400 nm). Les SMPS seront complétés sur un des sites par un second outil de comptage de particules, le FIDAS, capable d’étendre le comptage de particules sur une gamme comprise entre 180 nm à 18 µm. La composition chimique des particules sera également étudiée grâce à des mesures complémentaires de carbone suie (ou black carbon), afin de distinguer finement les particules issues de la combustion de biomasse et d’énergie fossile. 

Un rapport intermédiaire sera publié dans les 6 mois suivant la fin de la campagne de mesures pour en rendre publics les premiers résultats. Ces derniers pourront éventuellement permettre d’identifier des zones ou typologies nécessitant une surveillance approfondie ou permanente.

Pour rappel, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait alerté dans ses avis du 28 juin 2018 et du 16 juillet 2019 sur les enjeux sanitaires posés par les PUF et sur la nécessité de surveiller ces particules dans l’air ambiant – bien qu’elles ne fassent pas l’objet, à ce jour, d’une obligation de surveillance réglementaire au même titre que les particules PM10 et les particules fines PM2.5. En 2019, Airparif a donc fait l’acquisition, grâce au soutien financier de la Région Île-de-France, d’un appareil de haute technologie permettant la mesure en continu des PUF, et l’avait intégré à son réseau de surveillance. Depuis fin 2019, le site urbain de fond Paris 1er Les Halles (station de référence) permet de surveiller les variations temporelles des niveaux des particules ultrafines par classes granulométriques, au centre de l’agglomération parisienne. Les particules ultrafines sont mesurées en nombre, contrairement aux particules PM10 et PM2.5 qui sont mesurées en masse.

L’étude sur les particules ultrafines est financée par La Métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, la communauté d'agglomération Paris Saclay, l’ARS et le Groupe ADP. L’étude est prévue pour s’achever en 2024, sous réserve d’un financement complet.