26 juin 2019. L’Île-de-France subit actuellement une canicule, comme en juillet 2017, où pendant l’été 2003. Hors cet ensoleillement important, associé à des fortes chaleurs, est très favorable à la formation d’ozone à partir de polluants émis pas le trafic et d’hydrocarbures, mais également d’autres composés secondaires comme des particules. On parle de smog photochimique. Ce sont ces conditions qui sont observées cette semaine sur toute la région, et qui ont conduit la préfecture de Police à mettre en place pour la première fois une circulation restreinte pour les véhicules jusqu’à crit’air 3 inclus.

Sa formation

L’Ozone se forme par réaction photochimique des polluants et cette production est d’autant plus importante en situation de canicule, sous l’action des rayons du soleil. Ce polluant est dit « secondaire », c’est-à-dire qu’il n’est pas émis directement dans l’atmosphère. Il provient de la transformation chimique d’autres polluants comme les oxydes d’azote (NOx) et des hydrocarbures (les Composés Organiques Volatils COV).

Ces polluants "primaires" sont majoritairement issus le trafic routier en Île-de-France, pour les COV, ils proviennent de plusieurs sources et principalement des  industries, des solvants et peintures (utilisés tant par les entreprises que les particuliers), du trafic routier (majoritairement les deux roues) et de certains végétaux. À ces sources d’émission s’ajoutent des imports en provenance d’autres régions ou d’autres pays.

Les effets  

L’ozone est un oxydant et les effets de ce polluant sont multiples, sur la santé, mais également sur la végétation, les bâtiments et le climat puisque c’est aussi un gaz à effet de serre. Les valeurs recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé ont été abaissées pour l’ozone à 100 μg/m3 en moyenne sur 8 heures, sur la base de liens récemment établis entre la mortalité journalière et la concentration d’ozone dans l’air.

Comparaison avec d'autres épisodes d'ozone en condition de canicule :

Record du nombre de jours d’épisode : 2003

Les niveaux d’ozone varient d’une année sur l’autre en fonction des conditions estivales qui sont déterminantes comme le montre le graphique ci-dessous avec un nombre record de 19 jours d’épisodes de pollution à l’ozone en 2003, et en particulier en août lors de la canicule. À l’inverse, le peu d’épisodes en 2002, 2004 ou 2008 s’explique par des étés pluvieux et venteux.

Niveaux atteints ces dernières années

Les observations les plus hautes pour l’Île-de-France ont été atteintes le 12 juillet 1994 avec une valeur horaire record en zone rurale de 357 μg/m3. À titre de comparaison, le 8 août 2003, jour de l’épisode le plus intense de l’été, les valeurs maximales ont atteint 282 μg/m3 en zone rurale Sud-Ouest (Forêt de Rambouillet) et sur la station des Ulis (91). Ces dernières années, des pics de pollution à l’ozone ont été régulièrement observés. À titre de comparaison, lors de l’épisode de pollution de fin juillet 2018, le niveau le plus élevé a été atteint le jeudi 26, avec 238 μg/m3 en moyenne sur une heure.

Une diminution de l’intensité des épisodes d’ozone mais des tendances annuelles à la hausse

Ces évolutions depuis 1994 mettent en évidence une diminution de l’intensité des épisodes de pollution liés à l’ozone qui s’expliquent par les réglementations françaises et européennes qui ont permis de diminuer de manière pérenne les émissions de précurseurs d’’ozone (oxydes d’azote, NOX et hydrocarbures, COV). Cette baisse serait de l’ordre respectivement  de -40 % pour les NOx et de -60 % pour les COV.  Néanmoins, au-delà de ces variations ponctuelles liées aux épisodes de pollution, l’ozone est le seul polluant pour lequel les tendances annuelles ne montrent pas d’amélioration mais sont au contraire en augmentation, notamment à l’échelle de tout l’hémisphère Nord.

Changement climatique et Pollution

Les niveaux d’ozone estivaux dans les projections du climat dans le futur sont similaires à celles rencontrées lors de l’été exceptionnellement chaud et sec de 2003 en Europe. Les simulations suggèrent que dans les conditions futures du climat, l’ozone estival pourrait poser une menace sérieuse pour la santé humaine, l’agriculture et les écosystèmes naturels en Europe.

La réglementation

Évolution du nombre de jours de dépasse

 

Quelques mesures et recommandations en cas d'épisode :

Il existe un ensemble de mesures visant à protéger les populations et diminuer les sources d’émissions.

Les mesures listées ci-dessous ne sont pas exhaustives.

Se protéger lors d’un épisode de pollution à l’ozone

  • Il est recommandé de prévoir des activités physiques et l’aération des lieux de vie plutôt dans la matinée, car l’ozone se forme surtout l’après-midi lorsque l’ensoleillement est maximal. 
  • Pour les personnes vulnérables et les personnes se reconnaissant comme sensibles dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics: Limiter les sorties durant l'après-midi.
  • Limiter les activités physiques et sportives intenses en plein air (les compétitions par exemple) ; celles à l'intérieur peuvent être maintenues.

Pour en savoir plus : Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France a émis, en novembre 2014, un avis relatif aux conduites à tenir lors des épisodes de pollution atmosphérique. L’ARS émet des recommandations sanitaires aux personnes vulnérables, sensibles et à la population générale basées sur l’arrêté du 13 mars 2018 relatif aux recommandations sanitaires en vue de prévenir les effets de la pollution de l’air sur la santé.

Les  mesures visant à diminuer les émissions mises en place par les autorités 

Des mesures d’urgence décidées par la Préfecture de Police concernent notamment le trafic routier.
Des mesures complémentaires peuvent être prises dans certaines villes, telles que la gratuité du stationnement résidentiel.

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