6 décembre 2016. L’Île-de-France subit actuellement un important épisode de pollution de l’air dû à des niveaux soutenus en particules (PM10). D’autres villes françaises et européennes observent également des épisodes locaux dus aux conditions anticycloniques actuelles (Londres, Berlin, Lyon, ...).

 

Le seuil d’information et de recommandations (1er seuil) a été dépassé mercredi 30 novembre et celui d’alerte (2ème seuil) jeudi 1er et vendredi 2 décembre. Un dépassement du seuil d’information en dioxyde d’azote (NO2) a été relevé simultanément le jeudi 1er décembre.
Si la situation s’est améliorée pendant le week-end, les niveaux sont remontés dès le début de la semaine avec un dépassement du seuil d’information lundi 5 décembre et une nouvelle prévision de dépassement du seuil d’alerte prévu pour mardi 6 et mercredi 7 décembre.

Les concentrations élevées constatées sont essentiellement liées à des émissions locales plus importantes dues à la fois au chauffage domestique, notamment le chauffage au bois, et au trafic routier. En parallèle, les conditions anticycloniques (absence de vent, inversion de températures marquée et très basse) favorisent l’accumulation des polluants près du sol. Le vent présent ce week-end a permis de réduire, temporairement, les niveaux observés.

Durant l’épisode, une concentration maximale de 146 µg/m3 de particules a été enregistrée en moyenne sur la journée de jeudi dans l'agglomération parisienne. Un tel niveau correspond à un des épisodes hivernaux les plus importants de ces dix dernières années, les précédents remontant à janvier 2009 et décembre 2007. Ponctuellement, les niveaux horaires ont atteint des records (jusqu’à 259 µg/m3).

 Compte tenu de cette situation, les mesures d’urgence prises par la Préfecture de Police dès la semaine dernière ont été renouvelées en ce début de semaine. Elles concernent notamment le chauffage au bois et le trafic routier. Le chauffage au bois d’appoint ou d’agrément est en effet interdit pendant l’épisode de pollution. S’agissant du trafic routier, les mesures ont été renforcées mardi 6 décembre avec la mise en place de la circulation alternée, en plus des limitations de vitesse et du contournement des poids lourds. La gratuité des transports en commun a également été mise en place par le STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France) et des mesures sont prises dans certaines villes, telles que la gratuité du stationnement résidentiel.

Ces mesures, y compris la circulation alternée, sont reconduites mercredi 7 décembre, leur objectif étant de limiter l’intensité de l’épisode en cours, notamment le long du trafic où les niveaux sont les plus élevées, et l’accumulation d’un jour sur l’autre du fait des mauvaises conditions de dispersion. 

La situation observée à Paris n’est toutefois pas unique et concerne d’autres villes européennes. Dans ce cas précis, le phénomène est peu lié à des transferts de pollution, mais plutôt à une accumulation de la pollution dans les villes du fait de ces conditions anticycloniques très stables, sur une partie de l’Europe, qui plaque la pollution au sol et limite sa dispersion comme autant de couvercles au-dessus des métropoles. 

Indice européen de pollution de fond, le 5 décembre dans une centaine de villes européennes
Source : Airquality now

 

Plus de précisions :

De l'Air dans nos idées reçues : le chauffage au bois / Air Rhône-Alpes
Energie Climat Air - Site de la DRIEE Ile-de-France

 

Pour mémoire, impact de la circulation alternée en mars 2014

En mars 2014, la circulation alternée a été mise en place lors d’un épisode de pollution printanier et a conduit à :

- une baisse moyenne de trafic de -18% à Paris et de -13% en petite couronne.

- un impact, surtout le long des axes routiers, avec une diminution moyenne de pollution de -6% pour les particules et -10% pour les oxydes d’azote. Aux heures de pointes, ces baisses étaient plus importantes (jusqu’à -20%).