2 juillet 2019. L’Île-de-France a connu un épisode de pollution (dans les conditions de l’arrêté inter-préfectoral du 19 décembre 2016) dû à des niveaux soutenus d’ozone (O3). Les températures élevées et le fort ensoleillement constatés ces derniers jours ont été propices à la fabrication d’ozone à partir de polluants émis directement sur la région. Cette situation a pris fin durant le week-end, les concentrations les plus importantes ont été relevées le vendredi 28 juin et le samedi 29 juin avec respectivement des concentrations maximales de 195 µg/m3 et 234 µg/m3, supérieures au seuil de 180 µg/m3. Cet épisode de pollution ne s’est pas limité à l’Île-de-France et des niveaux élevés ont été également observés dans la majorité des régions françaises.

L’ozone : sa formation et ses effets

L’Ozone se forme par réaction photochimique des polluants et cette production est d’autant plus importante en situation de canicule, sous l’action des rayons du soleil. Ce polluant est dit « secondaire », c’est-à-dire qu’il n’est pas émis directement dans l’atmosphère. Il provient de la transformation chimique d’autres polluants comme les oxydes d’azote (NOx) et les Composés Organiques Volatils (COV).

Ces polluants « primaires » sont majoritairement issus du trafic routier en Île-de-France. Pour les COV, ils proviennent de plusieurs sources et principalement des industries, des solvants et peintures (utilisés tant par les entreprises que les particuliers), du trafic routier (majoritairement les deux roues) et de certains végétaux. À ces sources d’émission, s’ajoutent des imports en provenance d’autres régions ou d’autres pays. 

L’ozone est un oxydant et les effets de ce polluant sont multiples non seulement sur la santé, mais également sur la végétation, les bâtiments et le climat puisque c’est aussi un gaz à effet de serre. Les valeurs recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé ont été abaissées pour l’ozone à 100 μg/m3 en moyenne sur 8 heures, sur la base de liens récemment établis entre la mortalité journalière et la concentration d’ozone dans l’air.

Les mesures prises durant l’épisode

Du mercredi 26 juin au dimanche 30 juin 2019, au regard des conditions de cet épisode, les autorités ont mis en place un grand nombre de mesures visant à agir sur les sources de précurseurs de l’ozone :

la Préfecture de Police a décrété les mesures d’urgence concernant notamment le trafic routier (avec entres autres la mise en place de la circulation différenciée pour les crit’air 3, 4, 5 et non classés) et des mesures à destination des industriels. (Cf. le site de la Préfecture).
Île-de-France mobilité a mis en place sur la même période le "forfait journalier antipollution", un titre de transport à tarif réduit valable pour la journée et sur l’ensemble de l’Île-de-France.
Des mesures complémentaires ont été prises dans certaines villes, telles que la gratuité du stationnement résidentiel.

Les effets de ces mesures

Les études d’Airparif ont permis de montrer qu’en agissant sur les sources de pollution ont permet de réduire les émissions des précurseurs de l’ozone sur la région Île-de-France et plus particulièrement sur le cœur dense de l’agglomération parisienne et par conséquent a minima de limiter l’impact du pic de pollution.

Une évaluation fine de l’ensemble des mesures mises en place sur cet épisode interviendra dans le courant de l’été, à partir des données chiffrées, communiqués par les autorités, concernant l’application effective des mesures d’urgence par les citoyens et les industriels. Airparif pourra alors simuler une situation « avec et sans » mesures d’urgence, pour les même conditions climatiques et rendre ses résultats.